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Nous avons eu la chance de pouvoir écouter cet aborigène et c'est par lui que je vais commencer
Il y a une trentaine d'années, il vivait dans le bush, à 350km de Katherine, une ville où il y a aujourd'hui encore beaucoup d'aborigènes: dans le bush, la journée, toute la journée était consacrée à la recherche de nourriture. Les femmes faisaient essentiellement la cueillette et la chasses des petits animaux. Les hommes chassaient les grands animaux, kangourous, emeux, buffalo sauvage ...........Les dessins qu'il a réalisés sont pour nous montrer ce qu'ils mangeaient et chassaient. Les sortes de carottes sont les yams, grands tubercules, ressemblant à des ignames mais sauvages. Le sucre n'existait pas et la seule source était les fourmis à miel. On comprend mieux, quand on est dans cette chaleur, l'importance qu'il y avait à se donner des sortes de cartes dessinées avec les trous d'eau, les lieux où il y avait des yams, des vers, des larves et des fourmis à miel. Pour nous, tous ces dessins sont totalement illisibles
Il nous explique qu'ils n'avaient pas de montre, ils utilisaient les ombres, ils ne connaisaient pas les saisons, ils se fiaient aux bourgeons, fleurs fruits et graines
Quand ils arrivent en ville, après avoir vécu si frugalement, ils sont totalement perdus et heberlués devant cet amoncellement de victuailles, ne peuvent plus penser à retourner vivre de cueillette et de chasse. il nous explique avec tristesse qu'ils sont déconnectés de leur vie ancienne et tres mal adaptés à notre vie d'abondance. Il est tout de même tout content de nous montrer comment ils faisaient le feu en tournant très vite une baguette de bois dans un trou fait dans une planche horizontale
Ils ont, bien sûr fait les 350km à pied et ne sont pas repartis, sauf pour les fêtes et les cérémonies. Il a appris l'anglais tout seul et se dbrouille vraiment bien
Certains, grâce à leur peinture s'en sortent bien . D'autres ont trouvé sur leur chemin des moyens de faire des études supérieures et vivent comme des australiens blancs, mais ils sont peu nombreux. On estime à plus de la moitié, ceux qui vivent à proximité des villes avec l'aide de l'état.
Nous allons dans la ville de Katherine où les abos sont nombreux comme à Darwin et Alice Springs. Les aborigènes--ab origine, ceux qui étaient là, à l'origine--on considère que c'est la plus vieille civilisation du monde, encore là aujourd'hui. Ils sont environ 600 0000 sur 22 millions et n'ont été reconnus cytoyens australiens qu'en 1967. Incroyable! Depuis 1976 et la restitution des terres, certains sont retournés vivre sur les lieux de leurs ancêtres. Ce mouvement est appelé "Retour aux terres ancestrales"
j'ai quitté le groupe pour aller m'aventurer dans les rues pour essyer de rencontrer des femmes aborigènes parlant anglais et ça a marché, même si bien sûr, les conversations ne vont pas loin
Elle m'a expliqué que l'état leur donnait 500 dollars australiens, environ 350 euros, mais qu'ils n'avaient aucun travail, ils habitent assez loin de la ville et viennent trainer une grande partie de la journée ici. Beaucoup sont ivres et ça fait vraiment mal. Les australiens aveclesquels j'ai parlé de ce problème sont conscients que çane va pas. Pour moi, cet argent me fait penser à un os qu'on lance pour avoir la paix et bonne conscience!
Une avancée importante est celle d la terre qu'ils récupèrent quand un ancêtre y vivait . Une petite proportion est repartie dans le bush pour essayer de maintenir le dreamtime, dontje vais parler après
Une drôle d'anecdote: si j'ai pris ce pont en photo, c'est qu'en 1998, l'eau a monté de plus de 18m, les crocodiles se baladaient dans la ville, il parait qu'ils ont mangé la viande de Woolworh
C'est avec cette dernière, que j'ai le plus parlé, elle était toute contente, toute contente aissi de voir sa photof
Venons en à la peinture
Je les ai souvent regardé peindre, quand j'ai pu en avoir l'occasion, dans la rue ou dans des ateliers, genre de coopératives où en général, on leur fournit toile et peinture. Ils utilisent soit des pinceaux de toute forme, qu'ils fabriquent parfois cmme Ce petit pinceau très fin, pour faire les hachures: c'est une tige d'herbe solide au bout de laquelle ils fixent des cheveux ou des fibres de palme trés fines. La première photo montre ce pinceau très souvent utilisé. Ils dessinent d'abord le fond, souvent ocre rouge, puis les formes, comme des ombres, puis les formes serpnt remplies suivant le clan avec points, hachures ou croisillons, tout est très codé.
La palette de couleurs est toujours la même: le jaune et le rouge, obtenus à base de pierres d'ocre, le blanc du kaolin ou de l'argile blanche, le noir du charbon ou du manganèse. La pierre est rapée, broyée puis mélangée à de la résine ou sève d'orchidée. Maintenant, ils utilisent parfois de la colle à bois
Je suis étonnée, quand je les regarde peindre ou quand je vais dans des ateliers ou galeries d'art aborigène, de voir à quel point ils sont inspirés, encore maintenant par le dream time et les peintures rupestres
Le temps du rêve est une notion très complexe que je serais bien incapable d'expliquer exactement car seul un aborigène peut le faire et encore, aucun ne le voit de la même manière: ce temps du rêve relate les exploits des ancêtres mythiques qui ont créé le monde à partir du néant, en le chantant, en lui donnant lois sociales et philosophiques. Ces ancêtres peuvent avoir la forme d'un homme, d'un animal, d'une plante, d'un phénomène météo (l'homme foudre a une très grande importance dans les peintures rupestres); ils ont suivi des itinéraires complexes et l'Australie est ainsi couverte de rêves itinéraires. Ce temps est mythique, mais à chaque rituel, on peut y accéder et avoir un lien avec l'ancêtre du clan. Chaque clan a le même ancêtre, kangourou, émeu, tortue..............et a donc ses lieux et ses sites sacrés. Ces sites sont éternels et ne peuvent être déplacés, vendus ou achetés, ce qui, évidemment pose problème avec l'avancée de l'urbanisme ou l'appétit des compagnies minières.
Pour les aborigènes, la terre n'est pas un bien personnel, mais un héritage commun
Parfois,les peintures sont un peu comme des cartes vues du ciel, et si les animaux ne sont pas représentés ou que nous ne les voyons pas, c'est parceque seules les traces sur le sable sont peintes
le serpent arc en ciel est une des figures les plus importantes du dreaming, il est encore vu comme un être dangereux. La peinture en triangle, l'artiste écrit: j'ai dépeint ma region, les différentes couleurs et dessins représentent les variations du paysage, sable, montagnes, rochers. Le dernier tableau montre les danses et les cérémonies, connectées à un site du bush
Peintures rupestres d'Ubirr
Les données archéologiques font remonter l'art pictural à 50 000 ans mais les plus anciennes, encore visibles datent d'environ 20 000, pendant la periode glacière, quand le niveau de l'eau était beaucoup plus bas. les plus anciennes représentent des mains
l'élévation du niveau de la mer, il y a 10 000 ans fait entrer toute la faune marine dans la peinture et les êtres humains avec harpons, paniers tisses et éventail de plumes d'oie. Les représentations où l'on voit l'intérieur des animaux, surtout des poissons est une periode plus récente, environ 3000 ans
Les peintures peuvent être une occasion de mise en garde, de code de bonne conduite par exemple le premier avec son attirail de pêche tire son pisson avec une ficelle qu'un voleur a coupée. Se rendant compte du larcin, le pêcheur, furieux va rouler une pierre devant la grotte où l'homme mangeait le poisson. Le voleur n'a jamais pu sortir, il est mort, ce quiveut dire: attention ne volez pas!!
Scènes de pêche. La tortue ici est plutôt une peinture d'ancêtre, à respecter. Nous, les étrangers au clan pouvons voir certaines peintures non sacrées, les autres sont pour les initiés
Le paysage en fin d'aprés midi est très beau et on peut bien s'imaginer il y a des milliers d'années les aborigénes admirant cette belle lumière et ces beautiful landscapes
Arnhem land est certainement le lieu que j'ai préféré, très bien commenté par ce guide aborigène
voici l'arrivée au centre artistique et un peu le village, on est ici en plein territoire aborigène et ne vient pas qui veut
Ici le tissage est très important et fait aussi partie du dream time. C'est un travail très dur que les femmes realisent à partir des palmes de pandanus. De très nombreux dessins sur le rock montre ces paniers qui servent à tout: porter les enfants, préparer des pièges, transporter le gibier, le poissons, les graines, les baies, les fruits
Nous partons avec notre guide voir les rock's painting
On voit bien ici l'homme foudre, on n'a pas toujours le droit de le voir!!!!!!il y a aussi le kangourou, le tigres........
Ces peintures peuvent être un avertissement, ici la femme infidèle a reçu un sort de son mari jaloux, il l'a rendue malade, on voit ses genoux et ses coudes devenus énormes. Sur la deuxième peinture, c'est un ruisseau dangereux, il rend malade car il est rempli d'insectes. C'est aussi une célébration de la femme qui a bien chassé et qui peut faire la fête et met une couronne de cérémonie avec des plumes
Et pour terminer un ode à la terre mère qui arive avec ses dilly bags. Elle émerge de la mer pour créer; son estomac est rempli d'enfants, elle porte un bandeau, d'où pendent de nombreux paniers remplis de nourriture. Au cours de son voyage, elle plaçait les e nfants esprits dans des sitessacrés et les instruisaient sur les plantes et la nourriture