Les aborigènes 2

J'avais lu dans un guide qu'une communauté acceptait de recevoir de temps à autre des touristes, c'est le peuple tiwi de l'île Barthust, à environ 2h1/2 de ferry de Darwin. Comme il fait très chaud fin octobre, il n y a plus grand monde et j'étais seule avec un couple adorable d'américains.

Le ferry était plein d'enfants aborigénes qui venaient d'aller camper sur le continent, si l'on peut dire, et j'ai pu discuter avec l'instit qui etait une jeune française et qui voulait faire une expérience avec les aborigènes, et pour elle, vivre sur cette ïle, uniquement peuplée d'aborigènes de quelques métis et d'australiens aidant la communauté, était une aubaine!

Sur le ferry, il n'y avait que nous et quelques australiens, venus voir des amis sur l'île voisine de Melville. Tous les autres sont abo, comme on dit ici, et les enfants se sont gavés de boissons sucrées, au moins 3 ou 4 chacun, je n'en revenais pas,

Nous sommes accueillis par 3 ou 4 personnes du centre, qui sont en train de préparer un petit feu avec un grand rond de sable autour. Impossible pour eux de nous revevoir, sans des danses de bienvenue, censées éloigner les mauvais esprits........j'ai trouvé cela folklo au début, mais, voyant leur sérieux, je n'avais plus du tout envie de me moquer et nous aussi, devions tourner autour du feu avec les petites branches d'eucalyptus

Ensuite, un des rares Tiwi, parlant anglais nous a fait visiter l'église et le musée, un missionnaire est arrivé là en 1911, est resté très logtemps et a laissé un grand souvenir car il a beaucoup oeuvré pour développer leur art, en particulier ce qu'ils appellent ici le screening, une technique d'impression

les photos du peintre et de la femme qui faisait un panier dans le blog précédent ont été prises ici

La communauté tiwi sur cette île est assez importante, environ 3000. L'école est au centre du village, si l'on peut dire, car on ne voit pas les maisons, ni les gens. J'ai un peu regretté qu'on ne puisse aller un peu plus vers eux, mais la barrière de la langue fait que ce n'est pas facile. Notre guide a beaucoup insisté sur le fait que les tiwis sont différents des autres aborigènes, car ils n'ont pas de rock art, n'ont pas de digeridoo et surtout pas de boomrang

Notre meilleur moment avec eux, a été quand ils nous ont imprimé le dessin que nous avons choisi sur un tissu; ils étaient tellement heureux de nous l'offrir. Comme nous n'étions ps nombreux, il m'en a fait 2, l'un avec les mouches et l'autre avec des dessins abstraits, abstraits pour nous car pour eux ce sont des trous d'eau

j'ai acheté le tissu orange et vert, on voit le grand cadre avec ce dessin juste avant

Le fery repart déja vers 15h30, je serais bien restée là un ou 2j. Mais ce n'est pas possible pour l'instant et c'est peut étre tant mieux!!

C'était amusant car sur le bateau, beaucoup allaient voir leurs amis à Darwin pour le week end et étaient tout heureux. C'était absolument incroyable de les voir crier à chaque crocodile, totalement invisible pour nous; En effet, en quittant l'île, il y a des bans de sable assez nombreux et pendant au moins une demi heure, ils étaient là, à scruter la mer et à chercher les crocodiles!

Pour terminer ce chapitre qui pourrait étre très long, mais avec beaucoup plus de travail de ma part, voici les photos d'un petit festival aborigène à Fremantel

Vous aurez compris, je pense, que ce peuple, très complexe dans sa pensée, très frugal dans ses besoins, très élaboré dans son art me passionne mais la langue, la difficulté de comprendre leur mode de vie, leurs histoires, leur philosophie, font que nous ne pouvons que leur exprimer un immense respect, mais pas vraiment les comprendre

Dernièrement , en pensant à la Cop21, je me disais, que s'il y avait un peuple à ovationner à cette grande conférence, ce serait bien ce peuple, qui a su, de tout temps et depuis 50 000 ans, transmettre à leurs descendants cette terre, telle qu'ils l'ont reçue

"Pour les borigènes, le prestige reside dans l'acquisition de connaissances et non dans la possession de biens matériels. Chaque individu hérite par ses parents de droits et de devoirs à l'égard de la terre, des ceremonies ou des ancêtres"

"la terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la terre"