Lanzarote avec Mathilde suite et fin

Nous quittons notre joli village de Yaiza et nos beaux bougainvilliers pour la petite ville de Teguise, une des plus anciennes villes des Canaries. Nous allons visiter le musée du Timple. J'ignore totalement ce qu'est un simple; en fait, c'est une petite guitare, typiquement canarienne, proche du Charango. Dans ce musée, très belle exposition de tous les instruments du monde, de la famille du temple.

Nous filons maintenant prendre le bateau pour l'île de La Graciosa, où nous passerons la journée et la nuit.

Nous pique-niquons rapidement et essayons de trouver un moyen d'aller voir la super plage, Playa Las Conchas, une des plus belles plages de l'île, parait il, mais à pied, c'est loin et surtout, il fait très chaud.

Cette fois encore, nous avons une chance folle, nous voyons 2 filles qui semblent attendre quelque chose, je vais les voir, c'était 2 françaises qui attendaient un 4X4, devant les emmener à cette fameuse plage de Las Conchas. Elles étaient toutes contentes de partager les frais.

Super plage, en effet, mais avant de nous baigner, nous montons sur la colline pour dominer la plage

Bonne petite balade au retour, avant une bonne paella

Le lendemain matin, le temps n'est pas bien beau, nous nous éloignons un peu du village et nous promenons avant le départ du bateau

Arrivées sur le "continent", nous continuons notre découvert de Lanzarote et partons visiter 2 curiosités "Los Jameos del Agua" qui fut la première intervention artistique de Manrique, en 1966, et "Cuevas de los Verdes"

Les Jameos del Agua, comme la Cueva de los Verdes, se situent à l'intérieur du tunnel volcanique produit par l'éruption du Volcan de la Corona.

Les Jameos del Agua sont situés dans la section de ce tunnel la plus proche de la côte, abritant un lac souterrain, en dessous du niveau de la mer, et relié à l'océan

Nous visitons donc un vaste lac souterrain, où vivent depuis quelques milliers d'années, des crabes albinos minuscules, les Munidopsis polymorphes

Un escalier mène à une piscine, très "Manrique", blanc et noir comme toujours

Manrique a même eu l'idée de faire une salle de spectacle sous une voûte volcanique, salle d'au moins 600 places, une grotte auditorium, qui a, parait il une excellent acoustique.

Mais dommage, aucun concert pendant que nous y étions!

Juste à coté se trouve une grotte tunnel, Cuevas de Los Verdes, résultant d'un fleuve de lave très chaud, à l'intérieur et solidifié à l'extérieur : on parcourt environ 2km sur les 7 existants, très jolis éclairages et jeux de lumière

Nous allons maintenant à Haria, petite ville toute blanche véritable oasis, située dans " la vallée des 10 000 palmiers". C'est là que Manrique a décidé de construire sa deuxième et dernière demeure.

C'est là aussi que nous logeons.

Ce matin, nous quittons Haria pour le jardin de cactus, imaginé par Manrique. Quand nous avions visité le parc d'Anza Borrego (USA) avec Sylvie, nous avions été déçues d'y être avant la saison des fleurs de cactus, là, je comptais bien me "rattraper".

Nous arrivons près de ce gigantesque cactus

Farceur, Manrique a conçu cet immense cactus en métal. Comme à chaque fois, il mêle art et nature de façon originale, festive et belle. Pour ce jardin, il a choisi une carrière de "picon"( ce cailloutis volcanique, répandu au pied des vignes pour absorber l'humidité)

. Ce grand "cratère", protégé du vent était un lieu idéal pour implanter 1400 variétés de cactus, provenant du monde entier : Mexique, Chili, USA, Kenya........

Nous partons visiter la Casa-museo de Manrique, il s'y installa en 1988 et ce fut sa dernière demeure puisqu'il est mort en 1992 d'un accident de voiture

Petit arrêt à la plage de Famara, farniente bien agréable

Nous allons voir le mirador del Rio, d'où l'on a une vue à "couper le souffle", comme disent les brochures.

Nous nous arrêtons en route dans le petit village de Yé, village d'agriculteurs qui ont la vie rude, ils ont carrément "sculpté" la montagne pour la rendre fertile. Nous regardons d'abord ce viticulteur qui soufre ses vignes, puis je vais sur la colline prendre quelques photos d'un jardin de légumes sur picon

Nous montons maintenant au Mirador del Rio, hélas, nous y sommes trop tard pour y entrer, mais nous réussissons à grimper et à avoir la même vue sur l'île de la Graciosa.

Le soleil se fraie un petit passage à travers les nuages, et les éclairages sont somptueux. Très jolies vues aussi, sur la campagne à l'entour

C'est bientôt la fin de notre séjour et nous voulons profiter à fond des derniers moments. Toutes les deux, nous aimions beaucoup les grands champs de vigne et les laves "en bouse", c'est ainsi que je les ai appelées et Mathilde adorait cette expression

Voici ces laves bizarres

Très rapidement, les agriculteurs de Lanzarote se sont rendus compte que sous la cendre volcanique, la vigne poussait très bien, ils ont donc été chercher du gravier volcanique en créant de véritables mines pour l'extraire, puis l'ont réduit en poudre, le fameux"picon", dont nous avons parlé. Le picon est répandu sur la terre arable, la protège de l'érosion, absorbe bien la rosée, évite l'évaporation, et permet ainsi de nourrir plantes potagères, vigne et arbres fruitiers. Afin de protéger leurs cultures du vent, presque permanent sur cette île, les viticulteurs édifient des murets de toute forme, en demi cercles, en cercles et en ligne droite, plus rarement. Nous avons beaucoup aimé ces paysages et y sommes souvent revenus pour le plaisir.

Nous connaissons par coeur la route de la Géria!!

Pour bien nous souvenir de ce coin, nous ramassons du picon bien noir que nous mettrons dans notre valise, et utiliserons plus tard

Après un rapide passage à Arrecife, nous visitons encore, parce que nous aimons, la fondation Manrique, c'est sa première maison, construite sur un champ de lave. Ce fut sa résidence de 1968 à 1987, puis devenue fondation et vitrine de son art. A l'intérieur, nombreux tableaux et céramiques réalisées par l'artiste

Voici quelques unes de ses oeuvres, il mêle souvent sable et peinture sur ses tableaux, ce qui donne beaucoup d'épaisseur et de relief

Nous descendons à l'étage inférieur et nous trouvons dans une véritable bulle de lave, ce sont ces bulles que Manrique a utilisées ici, comme espaces de vie

Pour le dernier soir, Surprise!! Nous allons à Playa Bianca dormir dans un bateau. Ouf de soulagement de Mathilde, qui craignait que je ne l'emmène chez un agriculteur!!!!

Sur la route , nous nous arrêtons voir la plage très connue de Puerto del Carmen, je mets cette photo du village touristique, crée de toutes pièces, pour vous montrer que l'esprit Manrique demeure